Quelle belle journée de merde (signé une TDAH qui voulait bien faire)

26/06/2025

Aujourd'hui, je m'étais jurée que ce serait une bonne journée. Organisée, productive, alignée.

Lundi matin, nouveau départ. J'avais préparé ma to-do list la veille. Je m'étais même couchée tôt. Spoiler : ça a foiré. Mais pas complètement.

7h15 – Le réveil sonne, je l'ignore. Trois fois.

Ma première victoire aurait dû être de me lever à 7h30. Mais j'ai eu une idée de génie à 23h30 en me tordant dans mon lit : checker l'heure sur mon téléphone pour vérifier pour la 4ème fois que j'ai bien mis mes réveils et de me laisser happer par l'onglet Facebook où, bien évidemment les REELS m'ont capturée dans leur filet (je ne sais même plus pourquoi) jusqu'à 2h du matin.

Du coup, à 8h00, je ressemble à un zombie. J'ai déjà 30 minutes de retard sur mon planning. Panique douce. Je me douche mais je passe 10 minutes à repenser à une phrase que j'ai mal dite en 2014, tout en ayant cette chanson dont je ne connais ni le titre, ni l'artiste dans la tête (Doudou adore m'appeler "Jean-Michel à Moitié", référence à Kad et Olivier).

8h35 – Je me mets au boulot !

Essoufflée et crevée de m'être magnée, je commence une tâche. Puis une autre. Puis encore une autre.

J'ouvre mon ordi, motivée. Je me lance dans mon travail. Ah tiens, une notification " voyage privé" , j'suis pauvre mais je jette quand même un oeil sur les Maldives... un mail que j'ai oublié de regarder depuis 3 semaines, oups. Je réponds. Ça me fait penser à autre chose. Je clique. Je me retrouve sur YouTube. Pourquoi je regarde une vidéo sur "comment traire une vache au Népal" ? Mystère. Il est 9h43, et je suis déjà épuisée de ne rien avoir vraiment commencé.

10h15 – Le focus s'enfuit à la vitesse de la lumière

Je décide de "vraiment m'y mettre". Je coupe les notifications. Je mets du lo-fi. Je prends un café. Puis un autre.

Et je fais 12 minutes intenses de travail. Je suis une déesse de la concentration… jusqu'à ce que je pense à une facture non payée, puis à mes plantes mortes, puis à " Est-ce que j'ai déjà mangé un kiwi sans duvet? ".

Bordel, cette phrase de 2014 ne me lâche pas ! Quelle idiote d'avoir ouvert ma bouche trop vite. Bref, j'ai 20 onglets ouverts et l'envie de pleurer.

13h00 – Pause déjeuner… ou errance culinaire

Je devais me faire un bol équilibré. J'ai fini avec un wrap d'houmous et un morceau de fromage. Mon frigo est vide, comme mon cerveau.

Mais j'ai pensé à relancer la machine à laver. Sauf que je ne l'ai pas lancée, je l'ai juste remplie. C'est déjà ça.

Avant de m'installer, il y a cette vaisselle qui traîne au-dessus du lave-vaisselle, parce que bien sûr, je suis la seule à connaître le code secret pour ouvrir cette maudite porte.

Je râle, pars fumer une clope, me fais un café, et… je ne mange toujours pas.

14h00 – Je suis lessivée ( mais mon linge toujours pas), mon corps me lâche, je contrôle mes paramètres vitaux : je dois avoir 8 de tension, mon flux sanguin est congelé et mon cerveau a quitté le navire en laissant mère et enfants à l'abandon...

Si je me pose, c'est mort, je dors ! Allez, 5 minutes de pause...

15h00 – Le retour de la culpabilité productive

Je panique à cause de mon improductivité. Je fais un tableau. Puis une note vocale pour me motiver.

Ensuite, une méditation de 3 minutes que j'interromps en pensant que j'ai oublié un rendez-vous. Je ne l'ai pas oublié, il est demain. Bravo, moi. Merde, la lessive, faut la mettre à sécher... hooo non, non, faut la mettre à laver...

17h00 – Un regain d'énergie surgit de nulle part

Comme souvent : à la limite de la journée, mon cerveau décide de se réveiller.

Je bosse comme une folle. Je rattrape 3 trucs, je fais deux mails bien écrits, j'organise un truc. Mon cœur explose de fierté.

Il est 18h15. Mon niveau d'énergie est à 300 %. Malheureusement, la journée est finie. Trop tard pour le monde. Trop tôt pour moi. Je dois penser au souper, personne ne sait ce qu'il aimerait manger ; " Fais comme tu veux", sauf que je n'ai toujours rien dans ce frigo et ce que je propose rencontre la moue collective donc on bouffera des pâtes comme d'hab (Doudou me décharge souvent des repas et il adore préparer des pâtes), et puis j'ai cette maudite lessive à pendre (oui enfin...), il faut encore envoyer les monstrueux à la douche (et pas 3h!). Ranger à gauche à droite, mode vitesse lumière activé.

20h00 – Ruminations, regrets et petits progrès

Je ressasse : " Quelle journée de merde, t'as pas fait la moitié de ce qui était prévu. " " T'es nulle pour te concentrer " " Pourquoi tu n'arrives pas à être normale ? "

Tout ça en rendant la maison impeccable et en courant après les monstres qui n'ont toujours pas rempli ce putain de lave-vaisselle !

Et puis je respire. Parce qu'en vrai, j'ai fait des choses. Pas comme prévu, mais j'ai tenu. J'ai essayé. Et j'ai survécu. C'est déjà ça, non ?

Et puis ce soir je me couche tôt ! ....

Moralité ?

Être TDAH, ce n'est pas être paresseux ou désorganisé. C'est être en guerre constante avec un cerveau qui zappe, s'enflamme, oublie, explose.

Mais qui essaie. Qui lutte. Et qui, parfois, fait des miracles. Même dans une journée de merde.

Alors si toi aussi, tu as passé la journée à survivre au lieu de briller…

Sache que tu n'es pas seul. Et que tu as déjà gagné beaucoup plus que tu crois.

Rien que pour vous pondre cet article, j'ai fait 6 pauses, j'ai passé un coup d'eau sur les sols, bu 1 café froid oublié dans la machine, et fumé 2 clopes... mais voyez le résultat est là ;)

Et comme le dit Margaret Mitchel dans son roman "Autant en emporte le vent" "Demain est un autre jour"

Vous avez, vous aussi, traversé une expérience similaire ? Ou peut-être êtes-vous en plein dedans ?
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